La Fabuleuse Histoire de LOLITA

La Fabuleuse Histoire de LOLITA

N’en déplaise à certains, Lolita, la vraie, l’authentique, celle qui berça nos nuits étoilées du côté de Casamaccioli, existe depuis plus de vingt ans.
Née de l’imagination du génial «Méon», elle a marquée de son empreinte toutes les régions insulaires.
Partout où elle est passée, elle n’a laissé personne indifférent.
Nombreux furent ceux en effet qui succombèrent à ses charmes.
De Corte, en passant par Calenzana jusqu’à Ajaccio, son histoire vaut d’être vécue…

Nata in Corti…

Jean Simeoni alias « Meon » ou encore « Yan-Yan » n’avait pas son pareil pour « allumer » le feu dans la tristounette cité paoline.
Nous sommes à la fin des années 70, Jean et sa bande de joyeux lurons délimitent leur territoire. Baptisé très tôt le « Prince des nuits cortenaises », l’ambassadeur de la « macagna » va très vite répandre le fléau… de la fête.
Son terrain de prédilection, la Foire du Niolu, tous les ans en septembre. Trait d’union entre un été forcément éprouvant et un hiver qui s’annonce tout aussi contraignant ( « a mane quandu mi tchjingu, u sole e digia pisatu, a sera quandu m’arritssu, u sole e digia tchjinatu, i cabullo….).

Au comptoir de la Santa…

La baraque de «Meon » ne désemplit pas, tous les grands noms insulaires de la bringue se retrouvent au comptoir, prêts à reprendre en chœur le refrain d’une chanson encore méconnue mais qui déchaîne déjà les passions.
« C’était Loli, c’était Loli, c’était lolo, c’était lola, c’était la goffa lolita… »
L’idéal féminin selon Meon avait vu le jour… une nuit de septembre, à travers quelques couplets aux rimes évocatrices.
Dès lors, Lolita ne rate plus aucune soirée « princière ». Invitée à se mettre à table ou plutôt sur la table, elle fait généralement son apparition sur les coups de quatre heures du matin, devant un public tout acquis à sa cause.
Ce rituel perdurera des années, après la disparition prématurée de notre ami, un de ses proches va prendre le relais.

AU « GR 20 », elle boit du vin

Les légendes ne meurent jamais et Lolita va ainsi sortir de son cocon cortenais pour prendre le chemin de la Balagne au début des années 90.
Le « GR 20 » sera son terrain de chasse, non pas le fameux sentier de randonnée, mais un petit bar à l’entrée de Calenzana dans lequel Lolita se produit tous les jeudis soirs. L’endroit tenu par les inimitables jumeaux Pierre et Baby Malaspina fait salle comble. Guidonis, François, « Nipote », Toussinellu, Pilou, René, Christian et les autres lui font les yeux doux, dans une ambiance aromatisée au grain d’anis…

AJACCIO-SALICE-GUAGNO
tel est le mouvement !

La mort dans l’âme, elle quitte ce lieu mythique pour rejoindre Ajaccio, en 1994, non sans avoir séduit, entre-temps, la côte orientale, Bastia et Porto-Vecchio.
La cité impériale sera son nouveau port d’attache, Salice et Guagno, ses résidences secondaires.
Au Café de Paris, chez Silvio et l’Anglais, au Joyeux Cruzzinais à Azzana ou chez Gegèle dans le village de Circinellu, elle dévoilera, avec toujours le même enthousiasme, sa « fesse » cachée, lors de tours de chant mémorables.
Aujourd’hui, Lolita est célèbre dans la Corse entière, mais il lui reste à franchir un dernier palier.
Dumè, Gilles, Régis, Jean-Pierre, Mario, Jean-Luc et Pierre, tous référencés au guide du fêtard, ont cru en sa bonne étoile.
A la fin du mois, son odeur si particulière va envahir les narines insulaires et son histoire chantée par Los Paghjolos » va continuer à enivrer les soirées de fête, aux quatre coins de l’île.
« L’autre soir, l’autre soir à l’hacienda…. »
Marco DEFENDINI.